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Au temps pour moi.

28 octobre 2008

Tranquille.

    Je traverse la journée avec une tranquille indifférence, que n'altère parfois qu'un léger pleur caché.

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24 septembre 2008

J'apprécie moyennement

qu'on pirate mon compte.

16 septembre 2008

Cesse

Qu’il s’efface le souffreteux toujours geignant, le geignant toujours gênant, le gênant toujours présent ! L’accablant constant, toujours tourments, sans cesse les vomissant – qu’il disparaisse ! c’est assez, qu’ils m’oublient, ces amis ;  qu’ils vivent, qu’ils vivent sans moi ; efface-toi, petit gisant pars par là. J’ai interdit qu’on parle de cette chose, de celle-là, de ci, de ça, de tout l’important, alors il reste quoi ? On s’apercevra encore on rira parfois – mais –, dis-moi qui sera vraiment là ?

5 septembre 2008

Conneries...

Marcher les yeux en l’air, pas regarder par terre, pas en face, trop encombré, juste le ciel, lisse et gris, pas hâbleur lui, honnête encore ! C’est franc, pas de quoi ou qu’est-ce s’il pisse ; il pleure pas ses conneries, ses petits égoïsmes, il pisse, c’est régulier… on comprend ! Et moi aussi j’ai envie, mais je fais des manières, je les cache bien mes pensées, pas exprès, je pisse pas comme ça, je me cache, je fais des ronds, m’emberlificote, pas exprès… Je dis rien et on comprend rien, voilà ! Et ils s’en foutent bien les gens, ils te pleurent sur la main, j’ose pas la remettre dans ma poche…  je sais jamais où ça mène… et j’y vais ! tambour ! Je suis poli, je pisse pas, je dis oui. Je prends dans mes bras, oui, poli. Et j’aime ça… puis c’est marre ! merde… parfois…

22 août 2008

Sans bras.

On se serre pour prouver, elle se détache par peur du danger, de ce qui a été. On se serre pour s'assurer que l'autre est là, le garder – on se serre mais.
Mais quand elle me prend dans ses bras, je n'ose lui dire que je n'y suis pas.

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12 août 2008

Coupure.

J’ai des marques sur le corps, encore. Au coude gauche, des croûtes se sont infectées – peut-être suis-je tombé ; au coude droit, des éraflures que je n’avais pas remarquées – j’ai dû, sous le poids de ce qui arrivait, frotter les murs, peut-être me cogner. Sur mon front, mes ongles se sont enfoncés, ont arraché. J’ai parlé, pour ne pas inquiéter, d’un escalier. Au pouce droit, une petite coupure faite au verre brisé dont je ne parlerai pas parce que je peux la cacher. Mais ça ne pourra pas durer. Alors je serai obligé de raconter.

2 août 2008

Corps.

Depuis quelques jours j’ai cessé de me laver : pour ça, il faudrait me regarder. Mes yeux : ce que je préfère de mon corps est ce qui m’oblige à le détester.

11 juillet 2008

Oculus

Il y a moins d’une semaine, nous avons visité villes et villages, traversé de fameux paysages : bientôt j’en aurai tout oublié. J’en garderai quelques impressions, insuffisantes et précieuses. Tu me parlais, me parles encore, de trésors d’architecture auxquels je ne comprends rien, du gothique,  du roman, du baroque qui, selon toi, me convient si bien. Le baroque, c’est le déséquilibre – je crois.

Qu’a dit Picasso de Lascaux, que nous visitâmes la semaine dernière ? Cela nous a été expliqué, et tu t’en souviens. Je crois qu’au fond de la grotte reconstituée, le cheval tombe. Je t’ai avoué cela : que je ne retiens pas ; que, contre ma volonté, je ne garde rien avec moi. Qu’a dit Picasso ? Ces villes et villages perdent leur nom, et moi ce que nous y fîmes. Nous avons marché dans des endroits, nous avons parlé de n’importe quoi : voilà pour moi. Ce n’est pas assez, je veux les lieux, les villes, les petits faits, ce que j’ai apprécié. Il y avait des ruines, quelque part, que j’ai aimées, sur une pierre, à l’intérieur, était gravé un échiquier. Nous y sommes restés deux heures, à regarder, tenter de comprendre, analyser et plaisanter. Je me souviens bien de l’échiquier. Il y avait des escaliers, par endroits les marches glissaient.

C’est dans ce château que tu as commencé à me parler des fenêtres, à me les décrire, me les expliquer, c’était compliqué. C’était plein d’un vocabulaire mouvant, approprié. Un meneau devient un croisillon dans un cas que j’ai oublié. J’ai retenu « jour aveugle ». Tu me fais réviser quotidiennement, m’interroges dans la rue, le doigt pointant un exemple criant. Au bureau, à cause des collègues, tu viens me voir avec un dossier. Dessus, tu poses une feuille, dessines un carré agrémenté de quelques traits : « Qu’est-ce que c’est ? », tu essaies. Alors je me débats avec mes quatre mots, tous écorchés. Une fois, j’ai répondu par le nom de mon voisin, parce que ça ressemblait.

En plaisantant, tu m’as dit que j’étais un maniériste espagnol : je n’ai pas compris, évidemment. Tu m’expliquas le maniérisme, me montras les exemples espagnols, tu as recommencé le lendemain et le jour suivant, tu ne t’es pas découragée. Alors, quand je te reverrai, je ne t’avouerai pas que je ne sais déjà plus ce que c’est. Je ne te dirai pas que, de ces villes et villages, je confonds les noms, brouille ce qui y était, tente de rassembler les impressions – faute de mieux. Je dirai « Ah oui ! » en riant aux anecdotes, te parlerai de l’échiquier, demanderai « Il en a dit quoi, Picasso, de Lascaux ? »

13 décembre 2007

Réussite toute cuite.

IMGP3197

Je voudrais un peu de réussite toute cuite s’il vous plaît, car je suis fatigué, tous ces ratés travaillés, ces années, me prennent à la gorge alors je vais la couper. Finir, car rien ne commence jamais, m’égorger à défaut d’avoir été. Je n’angoisse plus, je disparais – et quand je n’aurai plus d’argent, je me pendrai. Je souhaite seulement n’avoir pas comme à chaque fois, pour faire semblant de me sauver, une nouvelle impossibilité à espérer. Je m’égorgerai ou je me pendrai, je ne sais pas, mais, au dernier moment s’il vous plaît, ne me faites pas le coup d’une petite réussite toute cuite : ça ne prendra pas. J’ai derrière moi, pour petite vie, des échecs à l’infini ; j’ai devant moi, pour tout espoir, le rhum d’hier soir. Or, de celui-là, je ne veux pas. Les petits-déjeuners alcoolisés, les tranquillisants en fin de journée, et au milieu les envies de pleurer : je n’en veux plus mais déjà ai-je avalé la première gorgée et je me sais continuer jusqu’à me voir au fond du verre et puis jusqu’à terre, jusqu’à être assommé, et je prie là pour qu’on ne me relève pas, je voudrais m’allonger, un peu de repos s’il vous plaît.

22 novembre 2007

Demain, à 11 heures.

Je suis très exactement entre la promesse et le néant : c’est là, l’angoisse.

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